dimanche 19 février 2012

Borgen

Une série politique danoise, assez réaliste, raconte l'accession au pouvoir de la leader du parti centriste (centre gauche) des "modérés". Je trouve cette série vraiment bien faite, entrainante, plutôt fidèle à une certaine réalité de la politique danoise. Une réalité modifiée, arrangée, mais plutôt bien respectée d'une certaine manière.

Pour ceux qui aiment les complots, les intrigues politiques, les manœuvres, mais aussi l’exercice du pouvoir, je trouve que la série est plutôt bien réussie.

Voici, une explication des partis fictif et de leurs équivalents réels. Cela vous donne un peu le contexte politique dans lequel se déroule la série et la réalité de la vie politique danoise au seins de la folketing (parlement monocaméral danois) :

Rassemblement Solidaire => La liste de l'unité - alliance rouge-verte. Ø
Parti ne participant pas au gouvernement (dans la série comme dans la réalité) mais soutenant la coalition de gauche. La direction du parti dans la série est tenue par Anne Sofie Lindenkrone et Aicha Nagrawi, dans lesquels on reconnait beaucoup de traits de Johanne Schmidt-Nielsen actuelle leader du parti de la liste de l'unité et Asmaa Abdol-Hamid (ex suppléante). Héritier du parti communiste et d'autres composantes de la gauche radicale, la liste de l'unité est eurosceptique, car elle considère l'UE comme vectrice de dérèglementations libérales. Nous verrons ce qu'il en est dans Borgen.


Le parti écologiste => Parti Populaire Socialiste. F
Le parti écologiste est leadé par Amir Dwian. Dans la réalité, le parti vert danois, opposé à la construction européenne jugée néfaste pour l'environnement et le social, a été marginalisé et subtilisé par le Parti Populaire Socialiste provenant de la mouvance des partis communistes scandinaves émancipés très tôt du stalinisme et précurseur de l'idéologie éco-socialiste (NGLA). Récemment converti à l'européisme (prononcé pour le oui au TCE), ce parti n'en reste pas moins relativement critique quant à l'orientation actuelle de l'UE. La direction de Willy Sovndal l'a clairement orienté vers l'écologie politique.


Le parti travailliste => Les Sociaux Démocrates. A
Véritablement déroutant, les traits de Michael Laugesen sont ceux d'un Tony Blair ou d'un Manuel Valls plus que ceux d'un dirigeant social démocrate danois dont l'arrogance et le mépris ne sont pas si excessives. Le numéro deux (rapidement numéro un) : Bjørn Marrot a le charisme d'une huitre comme Mogenns Lykketoft ancien chef du parti et aujourd'hui président (speaker) de la Folketing. Aujourd'hui les sociaux démocrates reviennent à la direction du pays avec Helle Thorning-Schmidt, mais leur parti comme dans la série a réalisé le pire score historique depuis des décennies et n'a gagné que grâce à la progression de ses 3 alliés de la folketing.


Les Modérés => La Gauche Radicale, Parti social-libéral. B
Les voici les protagonistes centraux. Les modérés (les noms sont parfois trompeurs dans les partis scandinaves), sont ici un parti centre gauche (en Suède le parti des modérés est de centre droit). Il s’apparente au parti radical de gauche danois, parti social relativement libéral. Bien que le parti ai réalisé une percée lors des dernières élections, il est loin des 31 sièges atteints dans la série. Le personnage de la série, Birgitte Nyborg, semble assez inspirée du leader du parti de la gauche radicale Margrethe Vestager, dont la photo ci dessous est assez explicite.

 Margrethe Vestager et son vélo

Les libéraux => La Gauche, Parti libéral. V (le nom est trompeur, il s'agit bien du plus gros parti de la droite actuelle)
Dans ce rôle les libéraux sont devenu le parti de droite majoritaire assez rapidement. Du fait du sinistrisme européen, ils sont passé de la gauche (Venstre en danois) politique au cours du 19e sciècle à la droite, au fur et à mesure que l'échiquier politique déplaçait sont centre de gravité (de la même manière que les républicains modérés en France). Le leader, Lars Hesselboe est tout comme Lars Løkke Rasmussen, ancien premier ministre danois et lui aussi au cœur d'un scandale.


Nouvelle droite => Parti populaire conservateur. C
Parti conservateur, héritier du vieux parti conservateur Højre, la droite historique (par opposition au Venstre). Le parti dirigé par Yvonne Kjær est ici plus atlantiste et plus militariste que dans la réalité. Il a subit une déroute lors des dernières élections (8 sièges), contrairement à la série où il reste un parti important (25 sièges). Le personnage de Yvonne Kjær s'inspire sans doute de Lene Espersen, ancienne responsable du parti conservateur.


Le Parti de la Liberté => Parti Populaire Danois. O
Parti ne participant pas au gouvernement mais soutenant la coalition de droite. Il s'agit du parti d'extrème droite si vous ne l'aviez pas reconnu. Le niveau de sièges donnés dans la série est anormalement élevé : 29. Le maximum a été de 25, et aujourd'hui il est de 23. Le chef de parti dans la série est Svend Åge Saltum un paysan, personnage pour le moins décalé par rapport à Pia Kjærsgaard ancienne infirmière, mais dont les idées n'en sont pas moins nauséabondes.


Ne manquent à l'appel que les partis ultramarins (4 mandats sur 199) pour le Groenland et les îles Féroés et l'Alliance Libérale (I), un parti sans doute trop nouveau et assez proche du parti libéral pour y être fait allusion dans la série. 

Voici les rapports de force politique au sein de la folketing actuelle et dans la série Borgen :


Arte rediffuse les épisodes, et ceux ci sont disponibles durant la semaine suivant leur diffusion. Profitez en !

vendredi 17 février 2012

La dame de fer



La dame de fer est le surnom que les soviétiques avaient donné à Margaret Thatcher. Le film raconte par une série de flash back, la fin de vie de l'ancienne chef de gouvernement britannique. On y retrouve les grands moments qui ont forgé sa personnalité ou marqué son existence. Mais surtout, 15 ans après son éviction, elle vie recluse, seule et à moitié démente, inspirant plus la pitié que la haine qu'elle pouvait susciter au part avant. Tout ceci, en frustrant le cinéphile qui s'attend à voir la majeur partie du film tourner sur la carrière au vitriole et très controversé d'une femme pour le moins aux convictions très tranchée, alors qu'il n'y a principalement que l'histoire d'une vieille femme.

Ainsi le film perturbe avec ce scénario basé sur le combat d'une femme luttant contre la mort et tourmentée par son passé. Il nous laisse avec un sentiment de pitié, preque d’empathie. Le film nous introduit ainsi dans les pensées de la terrible dame de fer. Celle là même qui se refusa d'introduire les sentiments en politique, qui brisa les grèves des mineurs à coup de matraque, qui laissa mourir les grévistes de la faim, qui n'osa pas liquider le patrimoine industriel britannique pour lui subtiliser l'industrie financière d'une économie virtuelle... combat aujourd'hui ses fantômes du passé pour garger sa dignité et surtout sa tête. Tout ceci une question de sentiments pas tant de politique ou d'idéologie, et les humanistes de gauche réagissent ainsi avec un certain malaise. Je pense que c'est cela que Phyllida Lloyd a voulu donner comme dimension. Le reste est admirablement bien joué par une Meryl Streep plus endiablée que jamais.

Le film est assez déroutant, mais reste intéressant.

Note : 5,5/10

Oui quand même, je ne pouvais pas ne pas finir cette note sans ça :

mercredi 8 février 2012

Arrietty

Arrietty.

N'allez pas le voir en pensant voir un film ordinaire. C'est un style comme "Mon voisin Totoro" en plus abouti. Une histoire poétique où l'intrigue se dénoue comme une fleur éclos, doucement, patiemment et si radieusement.

Le scénario pour commencer. Il est simple, l'histoire n'a pas de grand rebondissement. Et sur ce point certains risquent d'être déçus. En ouvrant votre esprit sur le reste, sur un style plus japonisant, on se prend à rentrer peu à peu dans cette mélodie de couleur. L'histoire entre Shu et Arrietty, cette amitié à peine naissante est vraiment bien mise en valeur. D'un thème anodin Yonebayashi a littéralement transformé une petite histoire en poésie animé.


Le dessin en suite, la qualité graphique est une vrai réussite. Le jardin est vraiment la source de cette poésie rayonnante qui contraste avec l'atmosphère mystérieuse de la maison.

Enfin la bande originale, la seule non japonaise pour un Ghibli (et pour le coup française !) est pour le coup un triomphe. C'est elle qui anime le film d'une âme à la fois sensible et puissante.

Quelques extraits de la bande son :




Note 8/10

J. Edgar

J Edgar est le fondateur du FBI, celui qui l'a dirigé ses 48 premières années d’existence. On y apprend certains rouages du pouvoir américain durant cette grande période qui s'étale de Coolidge à Nixon. 

Ainsi on comprend comment peu à peu ces agences gouvernementales ont manipulé le congrès américain, par des pressions lobbyistes mêlant dossiers personnels pour les puissants réfractaires et propagandes effrayantes pour s'allier les masses. Un mixte entre psychologie des foules et le parrain.

J Edgar c'était aussi un homme plein de frustration, un homme miné par une relation maternelle étouffante et par une relation amoureuse étouffée. C'est ainsi que le décrit le film. L’œuvre cinématographique prend un peu de liberté sur ce qui reste des suppositions, ou des hypothèses. Mais l’œuvre traite vraiment bien du sujet. Cette vision de l'interdit, est touchante par certains moment.
Cette face caché de J Edgar (si il y avait une face visible...) reste une énigme, psychologique, et sentimentale. Un fou qui a crée un monstre, ou presque.

Pour le reste le film est quelque peu soporifique...

Note : 5,5/10